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CARNET D'ÉTÉ

2020

Comme beaucoup j'ai passé cet été en France, à sillonner les routes nationales avec Desiré Velasco Garcia et Largo notre chien. Direction la Bretagne, en commençant par descendre la Loire, d'Orléans à Nantes. Une première à notre rythme.

Aucune contrainte, je fais des photos comme ça vient. J'ai emmené avec moi "La Route" de Jack London et Errance de Raymond Depardon.

Orléans, Chambord, Blois, Amboise, l'Anjou, la Touraine tout ça fait très roi de France.

"Je photographie donc je regarde" dit Depardon. Cela fonctionne aussi dans l'autre sens, "je regarde donc je photographie".

Je suis regardeur, quelque part un peu voyeur. Mes photographies sont mémoires, des fenêtres, des miroirs de ce que je suis, de qui je suis. je commence à douter de ce que je fais, et rien ne vient me rassurer.

Nantes est une ville inspirante.

Les exigences de la photographie sont les mêmes que celles de l'écriture. Ils faut se mettre en état de visions, être prêt à recevoir, être capable de sortir de soi à tout moment. Se promener avec une excellente caméra ne suffit pas.  

En chemin, je tombe sur deux ouvrages photos de Raymond Depardon. Le premier "Beyrouth Centre-Ville", les images du photographe entre en échos avec l'actualité dramatique du pays. C'est troublant. Le second livre "La solitude heureuse du voyageur". J'affectionne ce titre. Il est précédé de Notes un livre fondateur. A Nantes, je revois mon amie Agathe comme si nous étions croisés la veille. Je ne l'avais pas revu depuis l'université.

On s'arrête devant la cathédrale Saint Pierre qui avait brulé quelques semaines plus tôt. L'édifice est remarquable. Et pourtant, en rentrant à l'appartement, je me rends compte que je n'ai fait aucune photo.  

Le chien a failli bouffer un serveur. Il était temps de quitter Nantes. J'aperçois l'Atlantique et comme à chaque fois que je vois l'océan, je suis ému comme un gamin.

Arrivés à Brest. Un oeil inattentif ou paresseux y verrait une ville navrante sous la brume. Je tombe sous le charme de cette lumière formidable et découvre un photographe : René Tanguy.

A Saint Pol de Léon que c'est bon de revoir les amis Christiane et Roger. Premier bain dans l'océan, dégustation de crêpes et nous reprenons la route.

 

A Rennes, je tombe sur "Bunker Hill" de John Fante et retrouve ce sacré Bandini.

Maintenant avec Airbnb on rencontre plus de boîtes à clés avec code que de gens. Nous découvrons pour la première fois le Mont Saint Michel. Trop de monde, je préfère rester au pied des murs prendre des photos.

Ce que nous voyons est fait de ce que nous sommes.

Notre voyage touche à sa fin, quoi de mieux que de finir avec le Festival Photo La Gacilly. Je n'avais jamais vu de photos aussi immenses : des photos sur des façades de maison, des photos dans les rues du village, dans les jardins, des photos partout. Et quelles photos ! Sébastian Salgado, Pablo Corral Vega, Luisa Dorr, Marcos Lopez, Pedro Pardo et j'en passe. L'Amérique du Sud à l'honneur. Une journée ne nous suffit pas. Nous revenons le lendemain.  

 

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